Les indications
Aujourd’hui, chez la femme, la cryopréservation des ovocytes est une application courante. Cette intervention médicale peut être réalisée dès la puberté dans deux cas : le cas du recueil d’ovocytes (cas 1) et dans le cas de l’auto-conservation (cas 2).
La démarche
Dans le premier cas, on a deux configurations possibles : soit il s’agit d’un don d’ovocytes dit « altruiste », soit il s’agit d’un recueil d’ovocytes pour un couple ou une femme seule. En fonction de la législation, le don d’ovocytes est un acte gratuit ou rémunéré.
Dans le second cas, l’auto-conservation offre la possibilité de congeler ses ovocytes en vue d’une utilisation ultérieure en PMA. En France, l’auto-conservation des ovocytes peut se dérouler à compter du 29è jusqu’au 37è anniversaire pour une utilisation jusqu’au 45è anniversaire.
Les étapes pour le don et l’auto-conservation d’ovocytes peuvent comprendre :
– Le rendez-vous d’information et de consentement ;
– Les examens médicaux ;
– La rencontre avec un psychologue ;
– La stimulation des ovaires ;
– le prélèvement ovocytaire, sans douleur, sous anesthésie locale ;
– La cryopréservation des ovocytes.
Les risques
Les risques peuvent survenir à différents moments du processus de conception.
Au moment du déclenchement de l’ovulation, un syndrome d’hyperstimulation hormonale (SHSO) peut survenir. Les mécanismes de cette complication ne sont pas bien connus et peuvent nécessiter une prise en charge en ambulatoire qui va consister à réduire les symptômes (hydratation, anticoagulation, etc.). Lorsque cette complication se produit, le transfert embryonnaire n’est pas réalisé dans le même cycle (1).
Au moment des grossesses de PMA, nous pouvons citer les issues non favorables, les grossesses multiples, les risques plus élevés d’accouchement par césarienne, les risques de prématurité, de bébés de faibles poids de naissance, les risques de morbi-mortalité périnatale, les risques accrus de malformations congénitales et de paralysie cérébrale (2). Dans les cas de transfert d’embryon congelé ou du don d’ovocytes, le risque de développer des pathologies hypertensives de grossesse est augmenté (3).
Les gamètes racisées
En France, depuis la révision de la loi bioéthique d’aout 2021 qui a ouvert la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, la pénurie d’ovocytes s’est accentuée. Selon l’agence de biomédecine, les délais peuvent s’étendre jusqu’à 2 ans et demi. La crise sur le stock d’ovocytes est d’autant plus marquée du fait de la nécessaire représentativité des profils de donneuses vis-à-vis des besoins (4). En mai 2023, le journal L’Ardennais indiquait : « si une femme ou un couple de couleur noire souhaite un enfant leur ressemblant, le délai d’attente n’est plus de deux ans comme pour un phénotype caucasien, mais de quatre ans en moyenne.»